Les Vengeurs du delta du Niger (NDA) se disent prêts à négocier avec les autorités, sous certaines conditions, après avoir rejeté, la semaine dernière, l’offre de pourparlers du gouvernement nigerian pour mettre fin aux sabotages des installations pétrolières dans le sud du Nigeria,.
Les NDA, auteurs de ces sabotages, ont annoncé dans un communiqué publié lundi 13 juin sur leur site, leur disposition à ouvrir le dialogue avec le gouvernement d’Abuja, tout en exigeant que soient désignés des «médiateurs indépendants» issus des pays des multinationales pétrolières.
Ce n’est qu’à ce titre, selon eux, qu’un «vrai dialogue» pourrait être initié et déboucher sur «une solution et une paix durable». En attendant, les Vengeurs exigent qu’aucune action ne soit entreprise dans le delta du Niger, notamment l’achat du brut ou encore les réparations des installations pétrolières sabotées, tant que l’atmosphère n’est pas encore propice pour entamer le dialogue.
Depuis février dernier, ce groupe rebelle se livre à des sabotages des installations pétrolières des multinationales étrangères. Il exige le retrait de la région, des multinationales telles que Shell, Chevron et Eni, voire de la compagnie pétrolière nationale du Nigeria.
Partisans de l’indépendance du delta du Niger, les NDA ambitionnent de prendre le contrôle des ressources pétrolières de la région. Pour l’heure, leurs sabotages n’ont causé que des dégâts matériels. Mais ils menacent de revoir leur «position d‘épargner les vies humaines» si «le gouvernement, les sociétés pétrolières et leurs firmes de services continuent d’ignorer leurs modestes avertissements».
Les sabotages ont entraîné une chute de la production de brut pouvant atteindre quelque 800.000 barils par jour, à 1,6 million de barils. Certains analystes estiment que les irrégularités dans la livraison du pétrole nigérian pourraient pousser les clients habituels à acheter ailleurs. D’autre part, ils craignent pour l’économie nigériane, le pétrole représentant 75% des revenus de l’Etat et la principale source de devises étrangères pour le trésor nigérian.