L’instance Vérité et Dignité (IVD) en Tunisie a clos ce mercredi 15 juin, la réception des dossiers des victimes de la dictature de Ben Ali et du régime de Habib Bourguiba, précisant sur sa page officielle, avoir réceptionné plus de 54000 dossiers.
L’institution IVD, créée en vertu de la loi 2013-53, est chargée de faire la lumière sur les crimes et les violations des droits de l’homme et des droits économiques et sociaux depuis 1955 jusqu’en 2013.
Les plaintes confiées aux soins de l’IVD viennent de l’Etat, des différentes organisations nationales et des personnalités politiques. L’Etat tunisien a déposé 685 dossiers auprès de l’IVD, pour avoir été victime de corruption financière et de blanchiment d’argent sous l’ancien régime.
Au compte des organisations, figurent parmi les plaignants l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Association des magistrats tunisiens (AMT), le Syndicat des journalistes tunisiens, la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH).
Les formations politiques tels le parti des travailleurs, le Mouvement Ennahda, le parti populaire pour la liberté et le progrès, le mouvement Al-Baath, le Congrès pour la République (CPR), l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), ont aussi déposé leurs plaintes auprès de l’IVD.
L’ancien président, Moncef Marzouki ou encore l’ancien ministre de l’Agriculture, Mohamed Ben Salem, sont comptés parmi les personnalités politiques demandant des comptes aux anciennes autorités.
Le dépôt des dossiers est l’une des étapes du processus de justice transitionnelle qui a été mis en place. D’autres étapes s’en suivront, notamment la révélation de la vérité, le questionnement et la reddition des comptes, la réhabilitation et l’indemnisation des victimes, la réforme des institutions et la préservation de mémoire et la réconciliation.
L’IVD a entamé, depuis le 15 décembre 2014, la réception et l’examen des dossiers des personnes victimes de préjudice et des exactions et abus du régime déchu de Ben Ali et consorts.