Le Conseil d’Etat égyptien a annulé mardi 21 juin, la rétrocession à l’Arabie saoudite, des deux îles Tiran et Sanafir, situées dans la mer Rouge.
Suite à une plainte remettant en cause l’accord signé début avril dernier entre le Caire et Riyad, sur la démarcation de leur frontière maritime, la plus haute juridiction administrative de l’Egypte a déclaré que cet accord était nul et non avenu.
«Cet accord a violé l’accord de démarcation de 1906 et ne peut être soumis au Parlement pour approbation selon la Constitution», a précisé le Conseil.
Le gouvernement peut encore faire appel de cette décision du Conseil d’Etat.
Lors de la visite au Caire du roi saoudien Salmane, il y a plus de deux mois, le gouvernement égyptien avait fait savoir que Tiran et Sanafir se trouvent dans les eaux territoriales saoudiennes et appartiennent donc à l’Arabie Saoudite.
Les autorités égyptiennes s’étaient basées sur les conclusions des investigations menées par une équipe technique conjointe égypto-saoudienne, sur la frontière maritime entre les deux pays.
Toujours selon Ryad, ces deux îles étaient à l’origine saoudiennes et avaient été confiées à l’Egypte en 1950 pour en assurer la protection. Bien qu’inhabitées, elles sont occupées, actuellement, par un personnel militaire égyptien et par des observateurs multinationaux.
La décision de rétrocéder, à l’Arabie saoudite, ces territoires, situés à l’entrée du Golfe d’Aqaba, au nord de la mer Rouge, avait provoqué la colère des Egyptiens qui avaient violemment réagi sur les réseaux sociaux et manifesté contre le régime du président Abdel Fattah al-Sissi.
Pour les détracteurs de l’accord, le régime au pouvoir avait cédé ces îles en échange des aides financières de Ryad estimées à des milliards de dollars et déboursées pour soutenir l’économie égyptienne.