La Cour pénale internationale (CPI) a condamné ce mardi 21 juin à La Haye, à 18 ans de prison, l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba.
«La chambre condamne M. Jean-Pierre Bemba Gombo a une peine totale de 18 ans de prison », a déclaré la juge Sylvia Steiner, lors d’une audience publique.
Le 21 mars, ce responsable politique congolais a été reconnu coupable, par la CPI, de crimes de guerre (meurtre, viol et pillage) et crimes contre l’humanité (meurtre et viol) commis en Centrafrique entre 2002 et 2003.
Ayant déjà passé 8 ans de détention au quartier pénitentiaire de la CPI, il ne lui reste donc plus que 10 ans à passer derrière les barreaux, puisque la Cour a précisé que le temps que le condamné a déjà passé en prison sera déduit de la peine ordonnée.
Les crimes de Bemba étaient commis lors de l’intervention de sa milice, les hommes du Mouvement de libération du Congo (MLC) qui, pendant la guerre, se livraient aux viols, parfois des filles de moins de 10 ans, ainsi qu’aux meurtres et aux pillages.
Le commandant du MLC a été accusé de n’avoir pas fait cesser ces exactions perpétrées par ses troupes, alors qu’il se rendait régulièrement en Centrafrique pour livrer des armes à ses troupes. Il a donc été condamné en qualité de chef hiérarchique du MLC.
Les partisans de Mbemba qui s’étaient réunis mardi au siège de leur parti, à Kinshasa, pour suivre le verdict, n’ont pas caché leur déception. La secrétaire générale, Eve Bazaiba, a déclaré à la foule que «nous continuerons à dénoncer la justice sélective, la justice discriminatoire et la politisation à outrance de la CPI. D’un côté, on reconnaît qu’il n’est pas protagoniste principal, de l’autre, on s’acharne sur la personne de Bemba et les troupes du MLC».
De son côté, le gouvernement congolais a dit prendre acte de la condamnation du sénateur Jean-Pierre Bemba par la CPI, tout en précisant que la RDC n’était pas impliquée dans cette affaire.
Jean-Pierre Bemba est la personnalité la plus haute placée, à écoper d’une condamnation de la CPI. Ses avocats ont déjà annoncé qu’ils feront appel.