Amnesty International a exigé samedi 2 juillet la libération des militants anti-esclavagistes récemment arrêtés en Mauritanie.
«La Mauritanie doit immédiatement et sans condition libérer les militants anti-esclavagistes et cesser de les soumettre constamment à des harcèlements et intimidations», a déclaré Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.
Les militants ont été interpellés fin juin, après des violences qui ont opposé des policiers à des manifestants, dans un bidonville de Nouakchott, la capitale mauritanienne. Les autorités ont accusé ces manifestants de s’être s’opposés à une opération de déplacement des habitants du bidonville qui occupaient illégalement des terrains privés.
Le gouverneur de Nouakchott-Ouest, Mahi Ould Hamed, a rassuré que les personnes arrêtées sur les lieux des affrontements étaient les «meneurs» des actes de violences. D’après un communiqué de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), parmi ces personnes accusées par les autorités figurent ses militants, dont Amadou Tidjane Diop, un des vice-présidents du Mouvement.
Pourtant, quelques semaines plus tôt, les autorités avaient libéré deux leaders de l’IRA, Biram Ould Dah Ould Abeid et Brahim Bilal, qui avaient passé pratiquement 20 mois en prison. Un geste qui était salué, entre autres, par Amnesty qui a espéré que le gouvernement mauritanien poursuivra cette voie de respect des droits humains.
L’ONG somme ainsi Nouakchott à cesser d’enfreindre la liberté de manifestation pacifique. «Il est temps que les autorités respectent les droits du mouvement anti-esclavagiste qui ne fait qu’exercer son droit à la liberté de réunion pacifique et d’association», a indiqué Mootoo.