Le gouvernement sénégalais vient de mettre à exécution la mesure relative au retrait des enfants de la rue annoncée mercredi 29 juin dernier, une disposition dont l’entrée en application était en effet prévue à la fin du mois de ramadan, et ce sur l’ensemble du territoire sénégalais.
A Dakar, des cars ont commencé à ramasser les enfants dans les rues pour les acheminer vers des centres d’accueil, d’où leurs parents devraient les récupérer.
«Aujourd’hui plus rien ne justifie la présence massive de centaines de milliers d’enfants dans la rue. Il est de notre devoir de freiner ce phénomène qui inhibe tous les efforts entrepris pour promouvoir un capital humain capable de porter haut le flambeau de notre nation» avait déclaré, la semaine passée, Niokhobaye Diouf, Directeur de la protection des Droits de l’Enfance et des Groupes Vulnérables au Ministère de la Femme et de l’Enfance.
Les autorités sénégalaises avaient présenté ce programme comme un moyen devant permettre de lutter contre l’exploitation des enfants et de restaurer les droits de ces tout-petits. Tous les acteurs de la société sont ainsi conviés à contribuer à sa mise en œuvre, tandis que des peines de prison et des amendes sont prévues contre tous ceux qui continueront à faire mendier les enfants dans le pays.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a salué la décision du Sénégal et a invité à nouveau tous ses Etats membres à créer un environnement protecteur pour les enfants vulnérables.
Mais certains responsables d’associations font déjà observer que cette campagne, salutaire pour les enfants, n’aboutira pas à des résultats probants si un travail de sensibilisation n’est pas mené en même temps, auprès des tuteurs des enfants qui sont parfois animés par des motivations financières.
Certains responsables des écoles coraniques encourageraient également des enfants inscrits dans leurs établissements à la mendicité, malgré son interdiction.
Dakar, la capitale sénégalaise compterait à elle seule, quelques 50.000 enfants errant dans les rues, d’après des chiffres officielles.