Des pays africains ont abordé ce dimanche à Kigali, au Rwanda, des discussions sur leur éventuel retrait de la Cour pénale internationale (CPI), à l’heure où plusieurs ONG les exhortent à reconsidérer leur position, estimant que la CPI reste utile pour les populations.
Lors d’une rencontre consacrée aux préparatifs du sommet de l’Union africaine (UA), prévu du 16 au 18 juillet dans la capitale du Rwanda, les responsables africains ont abordé la question d’un possible retrait de leurs pays de la CPI, un sujet qui fait débat depuis quelque temps au niveau des instances panafricaines.
L’Union africaine accuse, en effet, la Cour d’être partiale et de ne s’intéresser qu’aux dirigeants africains, alors que d’autres pays du monde regorgent aussi de cas tout aussi graves qui mériteraient d’attirer l’attention des juges de la Cour de La Haye.
Mais ces reproches ne justifient pas pour autant la menace du retrait, pour certaines ONG qui, dans une vidéo mise en ligne récemment, attirent l’attention sur le rôle de la CPI et sur les retombées néfastes de la décision d’un éventuel retrait de cette institution.
La CPI est la seule juridiction internationale qui, jusqu’à présent, est qualifiée à poursuivre plus aisément les hauts responsables soupçonnés de crimes graves, selon ces organisations, précisant que les partisans du retrait, ne cherchent qu’à préserver leur impunité.
Elles sont une vingtaine d’ONG, aussi bien africaines qu’internationales, anglophones et francophones, qui mettent en avant les intérêts des populations ou les victimes qui restent parfois impuissantes vis-à-vis des justices nationales ou régionales, et craignent ainsi que l’impunité ne prenne place dans leur pays.
«Si les victimes ne peuvent pas demander que justice leur soit rendue localement, elles devraient être autorisées à demander cela aux mécanismes internationaux, en l’occurrence à la Cour pénale internationale», souligne Elizabeth Chyrum, présidente de l’association Human Rights Concern Eritrea.
Concernant le fait que la Cour ne s’acharne que sur les dirigeants d’Afrique, certains responsables des ONG font remarquer que ce sont ces pays africains eux-mêmes qui, dans la plupart des cas, font recours à la CPI et sollicitent son intervention pour juger les auteurs des crimes commis.