Le président soudanais, Omar el-Béchir a été invité au 27ème sommet de l’Union africaine (UA) qui s’ouvre ce dimanche à Kigali, la capitale du Rwanda, malgré les mandats d’arrêts lancés contre lui par la Cour pénale internationale (CPI).
Pour les autorités du Rwanda, le président Omar el-Béchir est le bienvenu et pourra assister sans être inquiété au sommet qui se tient dimanche et lundi prochain à Kigali.
«Le Rwanda n’a pas ratifié le statut de Rome, traité fondateur de la CPI», et n’a donc « aucune obligation », ni « aucun droit » d’arrêter M. Béchir», a affirmé la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, lors d’un point de presse à Kigali.
Une déclaration répondant en quelque sorte à la CPI qui aurait adressé, il y a trois jours, une lettre aux autorités rwandaises leur demandant de l’aider à arrêter el-Béchir. Pour la chef de la diplomatie rwandaise qui a d’ailleurs qualifié de «distraction» la demande de la CPI, «le Rwanda est l’hôte des dirigeants africains invités par l’Union africaine. Sans équivoque, quiconque invité par l’Union africaine et qui sera là à Kigali, sera le bienvenu et sera sous la protection de ce pays».
Au pouvoir depuis 1989, Omar el-Béchir est recherché par la CPI qui avait lancé deux mandats d’arrêts à son encontre, en 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité et en 2010 pour génocide. Les deux mandats sont en lien avec la crise du Darfour, une région de l’ouest en proie aux violences depuis 2003, avec un bilan de 300.000 morts, selon le décompte de l’ONU.
Le président soudanais continue toutefois à voyager sans s’inquiéter, même dans certains pays signataires du Statut de Rome.
La question d’un éventuel retrait des pays africains de la CPI sera aussi au menu des discussions du sommet de l’UA. L’organisation accuse la Cour d’être impartiale et de ne viser que des responsables africains. Les ministres africains des Affaires étrangères réunis mercredi 13 juillet à Kigali pour réfléchir sur une nouvelle résolution relative au retrait de la CPI, ne se sont pas, pour autant, entendus sur les modalités à suivre.