La candidate Maria das Neves, arrivée troisième à l’élection présidentielle à Sao Tomé-et-Principe, a réclamé lundi, l’annulation du scrutin pour n’avoir pas été «libre», «juste», ni «transparent».
Dans l’entourage de cette ancienne Premier ministre, soutenue par le Mouvement pour la libération de Sao Tomé-et-Principe (MLSTP), l’on évoque l’idée d’un recours qui pourrait être instruit dans les jours à venir.
D’après les données communiquées par la Commission électorale nationale (CEN), la nuit de dimanche à lundi, Evaristo Carvalho, candidat du parti du Premier ministre Patrice Trovoada, a obtenu 50,1% des suffrages contre 24,8% pour le président sortant Manuel Pinto da Costa et 24,8% pour Maria das Neves. Des résultats qui devront être validées par le Tribunal constitutionnel.
Alors qu’Evaristo Carvalho et le Premier Patrice Trovoada savouraient leur victoire après l’annonce des résultats, Maria das Neves pointait du doigt une «manipulation des résultats», voire un possible bourrage des urnes «en faveur», de Carvalho. Le président sortant et candidat malheureux semble s’aligner sur ces mêmes dénonciations et envisagerait aussi un recours.
D’après des observateurs, si la victoire d’Evaristo Carvalho est validée par le Tribunal constitutionnel, elle permettrait au charismatique Premier ministre Patrice Trovoada de gagner son pari, celui de mettre fin au partage du pouvoir et gouverner avec un président de son parti. Sa formation politique, l’Action démocratique indépendante (ADI), occupe la majorité des sièges à l’Assemblée depuis sa victoire aux élections législatives en 2014.
A Sao Tomé-et-Principe, le président arbitre, mais c’est le Premier ministre qui gouverne de fait. Les nouvelles autorités auront à faire face au défi chronique du pays, notamment la pauvreté qui touche les deux tiers de la population. Le pays dépend à 90% de l’aide internationale.