Poussé vers la sortie par le président de la République, le Premier ministre tunisien, Habid Essid a décidé de s’en remettre aux représentants du peuple, en demandant officiellement, ce mercredi, un vote de confiance du Parlement sur son cabinet.
La demande étant déposée, elle doit maintenant être examinée par le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement) et le vote devrait avoir lieu la semaine prochaine, selon une source parlementaire.
La décision de Habib Essid intervient alors qu’un bras de fer sur les modalités de son départ se joue en coulisses depuis le 2 juin, date à laquelle le président Béji Caïd Essebsi a proposé la formation d’un cabinet d’union nationale regroupant des personnalités issues de diverses formations politiques, du patronat Utica et du puissant syndicat des travailleurs UGTT.
Le gouvernement est accusé d’inefficacité, alors que le pays fait face à de nombreux défis à la fois économiques, sociaux et sécuritaires.
Pour se défendre, Habib Essid a fait recours à la Constitution qui accorde au chef du gouvernement la prérogative de demander un vote de confiance pour poursuivre sa mission. Si la confiance n’est pas renouvelée, le gouvernement sera considéré comme démissionnaire et le président chargera la «personnalité la plus apte» de former un nouveau gouvernement.
Les partisans du Premier ministre Habib Essid, attribuent les «pressions» qui pèsent sur ce dernier, au dirigeant du parti Nidaa Tounès (au pouvoir), Hafedh Caïd Essebsi qui n’est autre que le fils du chef de l’Etat.
La Tunisie vit toujours une crise politique, un peu plus de cinq ans après sa révolution qui a renversé le pouvoir du dictateur Ben Ali. Son économie s’est profondément détériorée à cause, entre autres, de la dégringolade du secteur touristique (représentant 7% du PIB) provoquée par des attaques terroristes sanglantes.