Des anciens combattants zimbabwéens ont dénoncé, jeudi 21 juillet, l’attitude dictatoriale du président Robert Mugabe qui fut pourtant leur héros durant de nombreuses années.
L’Association des vétérans de la guerre de libération du Zimbabwe rejoint désormais les rangs des syndicats et des organisations de la société civile qui ont manifesté, début juillet, leur ras-le-bol contre le régime autoritaire de Mugabe et son parti la Zanu-PF au pouvoir.
«Le parti de la Zanu-PF a lamentablement échoué à utiliser le mandat qui lui a été donné aux élections générales de 2013 pour résoudre les problèmes économiques qui assaillent notre grande nation», écrit cette Association dans un communiqué.
«Nous notons avec inquiétude, choc et une totale consternation le renforcement des tendances dictatoriales incarnées par le président», poursuit le document, dans lequel les anciens combattants promettent ne pas soutenir «un tel dirigeant» aux prochaines élections de 2018.
Ces vétérans de la guerre d’indépendance ont pourtant été un soutien infaillible du président Mugabe et ont joué un rôle capital au début des années 2000 dans la politique du chef de l’Etat. Dans le cadre de la réforme agraire initiée par Mugabe et destinée officiellement à redistribuer les terres agricoles appartenant à des Blancs à la majorité noire, les anciens combattants figuraient parmi les nouveaux occupants de ces terres.
Leur rébellion contre le chef de l’Etat marquera donc un tournant historique dans le pays. Selon des observateurs, les rapports entre Mugabe et les anciens combattants se sont dégradées depuis février, lorsque la police avait empêché une réunion où les vétérans comptaient exprimer leurs doléances et dénoncer certaines positions au sein du parti au pouvoir.
Robert Mugabe, 91 ans, candidat à la présidentielle de 2018, a dernièrement accusé l’Occident d’être responsable de la mauvaise situation économique de son pays.