L’opposant historique en République démocratique du Congo (RDC), Etienne Tshisekedi a exigé ce dimanche, lors d’un meeting de l’opposition à Kinshasa, la tenue de la présidentielle d’ici la fin de l’année et le départ du président, Joseph Kabila le 20 décembre, date d’expiration de son mandat.
Tshisekedi a martelé que «le 19 septembre 2016 est la première ligne rouge à ne pas franchir» et qu’à cette date le corps électoral devait être convoqué pour l’élection présidentielle. «Au cas contraire, la haute trahison sera attestée pour le chef de Kabila qui endosse la responsabilité du malheur des Congolais», a-t-il menacé.
Le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a par ailleurs récusé, une nouvelle fois, le togolais Edem Kodjo, facilitateur désigné par l’Union africaine (UA) pour le dialogue politique en RDC. Edem Kodjo, qualifié de traitre, et accusé de prendre parti pour Kabila. Le chef de l’Etat est lui-même accusé par l’opposition, de vouloir rester au pouvoir après ses deux mandats autorisés par la Constitution.
Réagissant aux propos du président de l’UDPS, Lambert Mendé, le porte-parole du gouvernement a qualifié «d’excès de langage» les propos tenus par Tshisekedi sur Edem Kodjo. Des propos «incompréhensibles» pour Mendé qui a affirmé que c’est pourtant Tshisekedi «qui a insisté pour qu’il y ait une facilitation internationale».
Concernant la tenue du scrutin présidentiel, le porte-parole a signifié que Tshisekedi n’a «aucune qualité» pour en décider, «seule la CENI a le pouvoir de convoquer le corps électoral».
Dimanche, ce sont des dizaines de milliers de partisans de Tshisekedi qui étaient descendus dans les rues de Kinshasa pour assister au discours du chef de l’opposition qui est rentré en RDC la semaine passée, après deux ans de séjour en Belgique. Deux jours avant, des milliers de partisans de Kabila ont aussi marché pour manifester leur soutien au régime en place.
Dans la foulée de son discours, Tshisekedi a également exigé «la cessation des procédures arbitraires judiciaires ou autre à l’encontre des leaders de l’opposition». L’opposition promet de multiplier les marches pour contraindre le pouvoir d’organiser le scrutin dans les délais constitutionnels.