Depuis que le premier ministre tunisien, Habib Essid a été finalement éjecté après le refus, samedi 30 juillet, du Parlement de lui renouveler sa confiance, les yeux sont tournés vers le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi qui devrait engager des consultations dans un délai de 10 jours pour charger la «personnalité la plus apte» de former un nouveau cabinet.
Habib Essid n’aura passé que dix-huit mois à son poste de chef de gouvernement, avant d’être mis à l’écart par un vote de défiance au Parlement. Son équipe était critiquée d’inefficacité. Mais c’est depuis que le chef de l’Etat s’était prononcé, le 2 juin, en faveur d’un cabinet d’union nationale, que le gouvernement était sur la sellette et sa démission était exigée par plusieurs formations politiques.
L’ex-premier ministre a essayé de résister en sollicitant non seulement ce vote de confiance, mais aussi en défendant fermement son bilan, mettant en exergue les progrès réalisés sur le plan sécuritaire notamment. Mais cela n’a pas suffit pour séduire à nouveau, les députés dont nombreux ont plutôt relevé un tableau sombre du bilan de l’ex-chef du gouvernement.
Pour certains observateurs, la mise à l’écart d’Essid, qui par son profil politique semblait plutôt adapté à la situation qui prévaut dans le pays, fait craindre une nouvelle période d’incertitudes en Tunisie, pays déjà fragilisé par une économie en crise et la menace terroriste.
Le nouveau chef du gouvernement aura trente jours (renouvelables une fois) pour proposer une nouvelle équipe dont un des grands défis sera de répondre aux attentes du président et des partis qui ont approuvé le départ d’Essid. Pour l’instant, aucun nom ne circule encore pour succéder à l’ex-premier ministre.