Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) du Sénégal a lancé une grève de trois jours à compter de ce mardi 2 août, pour dénoncer «le silence» des autorités de tutelle face à ses revendications.
Les travailleurs de la justice sont en colère parce qu’ils avaient soumis un projet de réformes aux autorités, mais qui jusque-là est resté sans suite. Les premières discussions sur ce projet entre le gouvernement et Sytjust remontent à juillet 2013.
Mais le ras-le-bol des greffiers est beaucoup plus une dénonciation de l’attitude du ministre de la Justice qui ne réagit pas aux demandes d’audience sollicitées par le syndicat.
«Il est regrettable de constater que monsieur le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice ne cesse de démontrer par ses agissements que les légitimes préoccupations des travailleurs de la Justice sont à l’extrême périphérie de son agenda», a déploré, dans une déclaration, El Hadji Ayé Boun Malick Diop, secrétaire général du Sytjust.
En l’absence des Greffiers, en grève, certains juges ont pu siéger et des gendarmes seraient réquisitionnés pour travailler à la place des grévistes ; ce qui n’a pas été du goût du Sytjust. «Quand les greffiers sont en grève, les juges s’en vont prendre leurs cousins ou des vendeurs de cacahuètes ou des gendarmes retraités pour jouer le rôle de Greffier dans la salle d’audience», a dénoncé Malick Diop, ajoutant que «cela montre juste que certains juges insultent la Justice et manquent de respect à l’appareil.»
«Ces gendarmes là ne peuvent pas dire ce qu’ils pensent des décisions rendues par les juges en l’absence du greffier. Ils ne peuvent pas intervenir parce qu’ils ne sont pas des greffiers. Seule une décision de justice rendue devant le greffier est sécurisée», a poursuivi le SG du Sytjust.
Pour ce responsable, «quand il y a grève des greffiers, les audiences doivent être suspendues». Il a appelé, ainsi, le gouvernement à venir en aide aux travailleurs de la Justice pour un service de Justice de qualité.