Le chef de file de l’opposition au Tchad, Saleh Kebzabo s’est dit surpris par la présence de la France lundi, à la cérémonie d’investiture du président Idriss Déby, dont la victoire est contestée par une partie de la classe politique.
«Nous sommes surpris et déçus que la France envoie son ministre de la Défense, à la cérémonie d’investiture d’Idriss Déby», a déclaré Kebzabo.
Le représentant de la France est arrivé dimanche soir à N’Djamena et a pris part lundi à la cérémonie d’investiture du président Déby qui brigue un cinquième mandat. Une dizaine de chefs d’Etat africains et d’autres invités étaient également présents à la cérémonie.
L’opposition accuse Idriss Déby d’avoir pris illégalement le pouvoir. Depuis des semaines elle tente d’unir ses forces pour mettre les bâtons dans les roues au chef de l’Etat. La manifestation de protestation organisée à la veille de l’investiture a été dispersée par les forces de l’ordre. Au cours de cette marche, un jeune Tchadien a été tué par balles.
Sollicitant par ailleurs l’intervention de la communauté internationale pour mettre fin à la dictature du chef de l’Etat, les détracteurs de Déby reprochent en même temps à la France, ancienne puissance coloniale, de fermer les yeux sur les «violations des droits de l’Homme» dans ce pays.
Il est clair selon plusieurs observateurs, que la France ne peut dénoncer les mauvaises actions de Déby en ce sens que le Tchad est son meilleur allié sur le continent. La capitale N’Djamena est d’ailleurs le QG de l’opération militaire française Barkhane lancée depuis juillet 2014, contre les groupes jihadistes dans le Sahel.
Dans son discours à la nation, le président Déby a fait part de ses priorités, parmi lesquelles le développement de l’agriculture, ainsi que la sécurité régionale. Il a déclaré qu’«à partir d’aujourd’hui malgré ce qui s’est passé, je reste le président de tous les Tchadiens».