A peine que le président camerounais, Paul Biya, a ordonné l’application des accords de partenariat économique (APE) d’étape ratifiés par le Cameroun avec l’Union européenne (UE) en juillet 2014, les premières marchandises en provenance de l’UE ont débarqué au port de Douala.
Il s’agit de huit cargaisons de marchandises qui ont été reconnues éligibles au régime préférentiel des APE et qui ont ainsi bénéficié d’un abattement de 25% sur les droits de douane, d’après les termes du contrat.
Le démantèlement des barrières douanières vient donc de commencer. Le 4 août dernier, le chef de l’Etat camerounais a signé un décret par lequel il a donné le coup d’envoi à l’application des APE conclus par son pays avec l’UE.
Ce décret a suscité des réactions à l’intérieur du pays, mais aussi hors du territoire, notamment par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, la CEMAC qui est plutôt favorable à une stratégie régionale. Le ministre gabonais de l’Economie, Régis Immongault, a condamné, à cette occasion, la décision unilatérale du Cameroun qui est susceptible de remettre en cause «l’union douanière au sein de la CEMAC». C’est une décision «inapplicable», a-t-il indiqué.
Es-ce par ce premier arrivage des produits européens au Cameroun, dans le cadre des APE, le gouvernement camerounais veut-il signifier son choix de faire cavalier seul ? En tout état de cause, des analystes sont d’avis que ces accords poseront toujours problème dans la mesure où ils ont de l’influence sur les autres partenaires commerciaux du Cameroun.
Le premier groupe de marchandises qui fait l’objet des APE entre le Cameroun et l’Union européenne est constitué principalement d’équipements industriels, bénéficiera d’un abattement de 25% sur les tarifs douaniers, chaque année à compter du 4 août 2016, jusqu’à atteindre un taux de zéro pour cent sur quatre ans. Deux autres groupes de marchandises seront concernés à partir de 2017.