La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) se dit prête à apporter son soutien au groupe de facilitation du dialogue politique dans l’objectif de faire sauter les obstacles qui empêchent la tenue du dialogue national.
Lors d’une rencontre, mercredi 10 août à Kinshasa, entre la CENCO et le Facilitateur de l’Union africaine Edem Kodjo, les deux parties ont échangé sur les actions possibles à mener par les évêques afin de «réellement baliser le chemin pour ce dialogue.»
Selon le secrétaire général de la Conférence épiscopale, l’abbé Santedi, «les évêques s’engagent parce qu’ils souhaitent que ce dialogue soit inclusif». Après cette tête-à-tête avec Kodjo qui n’a pas manqué d’apprécier la démarche de la CENCO, les pasteurs ont manifesté l’intérêt de discuter également avec les acteurs politiques.
«Les évêques proposent, après avoir écouté le facilitateur, de prendre un certain nombre de contacts avec les acteurs politiques de l’opposition comme de la majorité», a affirmé l’abbé Santedi. Ce jeudi 11 août, ils devaient rencontrer des représentants de la majorité et de l’opposition.
Le démarrage du dialogue est bloqué principalement sur deux points. La personnalité du facilitateur, soutenue par la majorité, est par contre récusée par une partie de l’opposition. Mais Edem Kodjo ne pense pas démissionner, se disant avoir le soutien de ceux qui l’ont mandaté, voire de la société civile et des partis politiques.
Une autre question sur laquelle la majorité et l’opposition ne s’entendent pas, concerne les mesures d’apaisement imposées par l’opposition avant la tenue du dialogue politique. La libération des prisonniers politiques, la fin des poursuites contre des opposants, la réouverture des médias fermés par le gouvernement, sont autant de conditions qui divisent.
Notons que les évêques sont d’accord avec certaines de ces mesures comme la libération des prisonniers. Reste à savoir jusqu’où pourrait aller leur initiative de déclencher la tenue effective du dialogue politique tant clamé par le président congolais, Joseph Kabila, mais boudé par l’opposition.