La République démocratique du Congo (RDC) a décrété à partir de ce lundi, un deuil national de trois jours et mis en berne les drapeaux sur toute l’étendue du pays sur tout le territoire, suite au massacre d’au moins 42 civils dans la nuit de samedi à dimanche à Béni, dans l’est du pays, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende dans une déclaration à la télévision publique.
L’armée congolaise a accusé les Forces démocratiques alliées (ADF) d’être responsables de ce massacre. Un responsable militaire a affirmé que les attaquants auraient «contourné» les positions de l’armée congolaise «pour venir massacrer la population en guise de représailles» à des opérations militaires en cours dans la zone.
Plusieurs témoignages évoquent des agressions à la hache et à la machette, ainsi que des maisons brûlées. Les habitants de Béni, en colère, sont descendus dans les rues pour protester contre l’incapacité du gouvernement à assurer leur sécurité.
Les autorités de Kinshasa ont condamné cet acte, ainsi que la Monusco qui a réitéré son soutien aux FARDC et à la PNC (l’armée et la police congolaises) pour protéger les populations civiles de Béni.
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a indiqué que «la RDC a déjà eu à alerter le monde sur cette menace djihadiste» sur son territoire et elle déplore que ses forces armées «soient seules à l’affronter dans l’indifférence de la communauté internationale».
Les ADF sont des rebelles musulmans ougandais opposés au président ougandais Yoweri Museveni. Depuis octobre 2014, ils sont accusés de perpétrer des violences régulières dans la région de Béni, avec à leur actif plus de 600 civils tués, malgré les interventions de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) et de l’armée nationale (FARDC).
Le porte-parole des FARDC, le général Kasonga a affirmé à la presse, que «nous allons poursuivre les opérations en profondeur pour en arriver à terminer une fois pour toute cette situation d’insécurité créée par des éléments ougandais venus semer la désolation chez nous».
Cette attaque survient trois jours seulement après une visite du président congolais à Béni, au cours de laquelle il a promis de tout mettre en œuvre pour «imposer» la paix et la sécurité dans la région.