La Banque centrale d’Algérie (BA) a rejeté, en début de semaine, les prévisions de la Banque mondiale (BM) sur le niveau des réserves de changes algériennes à l’horizon 2018.
L’institution de Bretton Woods avait, en effet, annoncé une chute des réserves de changes de l’Algérie à 60 milliards de dollars dans 2 ans, dans un communiqué diffusé le 13 août dernier.
Qualifiant ce pronostic d’alarmiste, la BA estime, pour sa part, que ce niveau sera «nettement supérieur» et pourrait atteindre les 122 milliards de dollars en 2018.
Elle reproche à la BM de ne pas avoir reposé son rapport sur «des hypothèses probantes». Plus précisément, pour la BA, l’institution financière internationale a fait des projections sur la base d’un maintien de la situation en l’état actuel, en tablant «sur une totale inertie et une absence de réactivité des pouvoirs publics», sur une production de pétrole stable et sur des cours du baril toujours aussi faibles.
L’institution bancaire algérienne s’attend à ce que la production algérienne de pétrole augmente, tout comme les prix. Ce qui devrait contribuer à réduire le déficit commercial du pays et minimiser la fonte des réserves de change.
La BA a défendu le «nouveau modèle de croissance» prôné par le gouvernement, lequel est «fondé sur l’investissement marchand et non plus la dépense publique.»
Toutefois, selon certains analystes, en dépit des réformes annoncées par les autorités monétaires algériens, aux objectifs louables, l’Algérie a démontré ces dernières années, une absence totale de volonté politique et/ou de capacité à réformer son économie. Les recommandations de la BM et des économistes nationaux plaidant pour des mesures sérieuses, sont restées lettre morte.
Début août 2016, le FMI moins pessimiste que la BM, avait indiqué que l’Algérie a devant elle «une occasion exceptionnelle de se concentrer sur la mise en œuvre de ces réformes essentielles et de refaçonner ainsi son économie sur un modèle plus pérenne, plutôt que de rester tributaire des réserves pétrolières qui risquent d’être épuisées d’ici vingt ans».
Pour le FMI, l’Algérie peut s’en sortir, mais sous certaines conditions dont la moralisation de la société, la diminution de la bureaucratie dans l’économie et le développement des libertés permettant l’épanouissement de toutes les énergies créatrices.