L’Union de la radio et de la télévision égyptienne (ERTU) a accordé un délai d’un mois à ses présentatrices pour perdre du poids, afin qu’elles puissent repasser devant les caméras avec une «apparence appropriée», rapportent les médias égyptiens dans leur édition de mercredi.
Cette décision a provoqué «un tollé dans le pays, une levée de bouclier chez les présentatrices concernées et la colère des organisations de défense des droits de la femme».
Le Centre égyptien d’orientation et de sensibilisation juridique pour les femmes a condamné la mesure de l’ERTU, estimant qu’elle viole les droits de la femme en même temps qu’elle constitue «une violation de la Constitution» égyptienne. Il a ainsi appelé l’ERTU à revenir sur sa décision.
L’ordre de suivre un régime pour maigrir en l’espace d’un mois, est intimé à huit animatrices. L’ERTU n’entend pas annuler sa décision, malgré les critiques. Elle insiste sur le fait que la mesure n’a pour objet que de donner une «allure appropriée» à toutes les animatrices qui sont présentées aux téléspectateurs.
Certaines présentatrices ne s’estiment pas pour autant en surpoids et en appellent aux téléspectateurs pour défendre leur cause. Le cas de Khadidja Khattab, animatrice sur la deuxième chaîne égyptienne, qui a invité les gens à visionner ses dernières apparitions à la télévision et juger par eux-mêmes si elle est vraiment «grosse», et si son interdiction de travailler est légitime.
Dans la foulée, l’ERTU a assuré que les femmes concernées continueront à percevoir leurs salaires.
Certains observateurs estiment que l’ERTU devrait plus «veiller à l’amélioration des programmes» au lieu de faire de la forme physique des présentatrices «un débat national».