Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a décliné l’invitation du chef de file de l’opposition, Jean Ping, pour un débat télévisé contradictoire, arguant que cette pratique n’est pas prévue par la Constitution gabonaise.
«La demande d’un débat contradictoire n’est pas prévue par les lois de la République», a affirmé le porte-parole du gouvernement, Alain Bilie-By-Nze, lors d’une conférence de presse. «Jean Ping n’a ni la carrure ni la santé pour tenir face à Ali Bongo sur un plateau de télévision», a-t-il ajouté.
Après avoir brillé par son absence à l’émission «Le débat», organisée mardi 23 août par le Conseil national de la communication (CNC) et diffusée sur la télévision nationale, Jean Ping a invité Ali Bongo, à trois jours de la présidentielle, à un face-à-face télévisé avec des «journalistes choisis par les candidats, et représentant la diversité de la presse et des médias.»
L’ancien président de la Commission de l’Union africaine a boudé l’émission «Le Débat» parce qu’il juge la télévision publique trop proche du pouvoir. Au cours de cette émission, chaque candidat est interrogé par un panel de journalistes choisis par le CNC.
Jean Ping a ainsi proposé à la place un débat contradictoire télévisé devant la Nation, toujours sous l’égide du CNC, mais avec des journalistes des deux camps.
«Le candidat ne va pas débattre avec tous les candidats. Pourquoi devrait-il débattre avec Jean Ping et pas avec les autres?», a ironisé Bilie-By-Nze. Les partisans d’Ali Bongo accusent plutôt Jean Ping d’avoir «choisi la fuite, prouvant encore une fois son incapacité à affronter la réalité et montrant ainsi qu’il représente un véritable risque pour le pays.»
Pour Bilie-By-Nze, le principal adversaire du président sortant a affiché un souverain mépris pour les journalistes, les téléspectateurs et le CNC gabonais en refusant de se présenter à l’émission «Le Débat.»