La mission d’observation de l’Union européenne (UE) à l’élection présidentielle au Gabon a fait savoir ce lundi à Libreville, que le processus électoral «a manqué de transparence».

Les observateurs de l’UE ont déploré le manque de transparence au niveau des organes de gestion des élections, à savoir le ministère de l’Intérieur, la Cour constitutionnelle et la CENAP (Commission électorale), regrettant la «marginalisation» de cette dernière où siège des mandataires de tous les candidats.

Parmi les insuffisances notées par la mission figurent «l’absence de listes électorales affichées devant les bureaux de vote, des défaillances au niveau du contrôle de l’encre indélébile, l’authentification des bulletins de vote et l’usage de scellés des urnes dépourvues de numéros d’identification».

Lors d’une conférence de presse tenue lundi à Libreville, la chef de la mission composée de 73 observateurs, Mariya Gabriel a précisé que dans 17% des bureaux de vote, des «cas de refus des droits de vote en raison de l’absence de documents d’identification valables» ont été observés. Toutefois, elle a précisé que dans les 260 bureaux de vote visités par les observateurs européens, les conditions de vote ont été jugées «satisfaisantes à 95%».
Par ailleurs, la mission de l’UE a indiqué avoir observé un accès médiatique déséquilibré en faveur du président sortant. «Avant le début officiel de la campagne, la mission a observé une confusion entre les activités de campagne et les fonctions officielles du candidat de la majorité qui a profité» d’une très large couverture médiatique, souligne-t-elle.

Mariya Gabriel a informé qu’un rapport final incluant des recommandations portant sur «comment améliorer de futurs processus électoraux» sera publié environ deux mois après la fin du processus.

Le ministère gabonais de l’Intérieur a assuré, dans un communiqué que «le scrutin s’est déroulé dans la paix et le calme, sans incident majeur, et le secret du vote a été garanti». En réaction au rapport de la mission de l’UE, le département a déclaré avoir «pris acte du rapport globalement positif.»

La mission s’est exprimée la veille de la proclamation, ce mardi, des résultats officiels de la présidentielle du 27 août qui est à un tour. Si l’opposant Jean Ping s’est auto-proclamé «élu», Ali Bongo dit attendre «sereinement» les résultats de la CENAP avant de s’exprimer, conformément à la loi.