Le gouvernement tunisien d’union nationale devait tenir son premier conseil demain mercredi 31 août, après avoir pris officiellement ses fonctions ce lundi, suite à la passation de pouvoirs avec l’ancien gouvernement.
La sécurité et l’économie sont parmi les priorités de la nouvelle équipe gouvernementale de Youssef Chahed, qui a obtenu la confiance, le week-end dernier, de l’assemblée des représentants du peuple (ARP).
La série d’attaques jihadistes sanglantes qui ont ravagé le pays a effondré le secteur touristique, tandis que les investisseurs étrangers sont devenus réticents à miser sur la Tunisie. Les indicateurs économiques sont dans le rouge. Le chômage stagne autour de 15%, la croissance a atteint à peine 1% l’année dernière.
Pour rassurer les élus du peuple et donner des gages sur sa capacité à redresser le pays au bord de l’asphyxie économique, cinq ans après sa révolution, le nouveau premier ministre, Youssef Chahed, a déclaré devant l’ARP que «nous avons jusque-là été incapables de réaliser les objectifs de la révolution (de 2011). Nos jeunes ont perdu espoir, la confiance des citoyens dans l’Etat a reculé».
Incitant à la mobilisation, il a ajouté que «nous sommes tous responsables (et) serons tous amenés à faire des sacrifices (…). Si rien ne change d’ici 2017, nous opterons pour l’austérité.»
Ce qui a fait réagir Meherzia Laabidi, un membre du parti démocrate musulman Ennahda. «Il a parlé de licenciements peut-être, de plans sociaux dans le secteur public et je crains que cela crispe l’ambiance sociale. Donc on l’attend au tournant. C’est notre rôle de parlementaire.», a-t-elle déclaré.
Ennahda invite le nouveau gouvernement à la tenue rapide d’une session plénière extraordinaire pour accélérer l’adoption de certains projets de loi, dont le très attendu Code sur l’investissement.
Lors de la cérémonie de passation de pouvoir, le Premier ministre sortant, Habib Essid, a dit espérer que «ce gouvernement va durer», car «la pire chose pour ce pays, c’est le changement de gouvernement chaque année ou année et demie». Youssef Chahed a répondu que «la situation est compliquée mais nous sommes optimistes. Nous allons assumer nos responsabilités. Sois tranquille pour la Tunisie et son avenir.»