Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta a demis de ses fonctions, son ministre de la Défense, Tiéman Hubert Coulibaly, après l’attaque et l’occupation de la ville de Boni (centre du pays) par les djihadistes.
«Le décret de nomination des membres du gouvernement est abrogé en ce qui concerne M. Tieman Hubert Coulibaly», précise un communiqué de la présidence diffusé samedi 3 septembre, par la télévision publique malienne.
Si le chef de l’Etat n’a pas précisé les raisons officielles du limogeage de Coulibaly, d’aucuns pensent que l’ex-ministre fait les frais de la multiplication des attaques terroristes dans le centre du pays couronnées par l’assaut des djihadistes, samedi dernier, contre la ville de Boni. L’armée a repris le contrôle de la ville après avoir été assiégée pendant quelques heures par les djihadistes.
«C’est bien un limogeage après les dernières vagues d’insécurité au centre du Mali», a déclaré à la presse un responsable au ministère de la Défense. Une autre source proche du gouvernement, a affirmé que Coulibaly n’a jamais «su apporter de solutions appropriées aux différentes attaques meurtrières perpétrées contre l’armée, surtout celles de Belenitieni et de Boni».
Coulibaly a été remplacé par Abdoulaye Idrissa Maïga qui occupait le poste de ministre de l’Administration territoriale. La composition de l’actuel gouvernement malien est passée de 34 à 33 membres.
Longtemps concentrées dans le nord du Mali, les attaques djihadistes se sont étendues à partir de 2015, vers le centre, puis vers le sud du pays. Mi-juillet, une attaque contre la base militaire de Nampala avait fait 17 morts, 37 blessés alors que six soldats étaient portés disparus, selon un bilan officiel.
Un accord de paix censé mettre fin aux violences a été signé en mai/juin 2015, mais sa mise en œuvre n’a pas suivi comme attendu.