Teodoro Obiang Mangue, surnommé Teodorín, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris, pour répondre de ses biens mal acquis.
Le fils du président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, est soupçonné de s’être frauduleusement bâti en France, un patrimoine qui équivaut à plusieurs dizaines de millions d’euros. Abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, abus de confiance et de corruption, sont autant de chefs d’accusation qui pèsent sur le mis en cause.
Nommé en juin dernier, par son père deuxième vice-président de Guinée équatoriale, Teodorin se serait constitué ce patrimoine entre 2007 et 2011, avec l’argent de la corruption et en détournant des fonds publics. Pendant cette période, près de 110 millions d’euros du Trésor public équato-guinéen seraient venus créditer son compte personnel, d’après le parquet français, sans compter les commissions occultes sur des contrats gouvernementaux qu’il aurait perçues.
Tenté de mettre un terme à la procédure française, Teodorin a eu à saisir la Cour internationale de justice de La Haye (le plus haut organe judiciaire de l’ONU) et essayer de faire prévaloir son immunité en invoquant son statut de deuxième vice-président de Guinée équatoriale à l’époque, mais il n’a pas obtenu gain de cause.
L’interpellation du fils du président Obiang Nguema est une bonne nouvelle pour l’ONG Transparency International France et Sherpa qui espèrent désormais l’ouverture d’une nouvelle page. Les deux associations sont à l’origine des poursuites contre Teodorin.
Le président congolais Denis Sassou-Nguesso, le défunt président Omar Bongo et le président déchu de Centrafrique, François Bozizé sont aussi dans le collimateur des magistrats français qui enquêtent sur leurs biens en France. Le procès de Teodorin est le premier que la France va accueillir sur les biens mal acquis.
Pour rappel, Teodorin avait accepté, en octobre 2014, de renoncer à 30 millions de dollars d’avoirs aux Etats-Unis, dans le cadre d’un accord passé avec la justice américaine qui le poursuivait pour corruption.