Deux factions rivales au sein du groupe jihadiste nigérian Boko Haram se livrent depuis quelques semaines, à des affrontements armés au Nigeria, pour prendre le commandement de la secte islamiste.
Le courant ne passe toujours pas entre Abou Moussab al-Barnaoui, le nouveau chef de Boko Haram nommé, il y a un mois environ, par l’organisation Etat Islamique (EI) et son prédécesseur, Abubakar Shekau, qui a été destitué par l’EI basé en Irak.
L’EI auquel s’était affilié, en mars 2015, Boko Haram (devenu ainsi Province de l’Afrique de l’Ouest de l’Etat islamique), avait reproché à Abubakar Shekau d’avoir violé les idées fondatrices de la secte. Mais Shekau avait dénoncé son remplacement et promis de se battre pour garder sa position à la tête du groupe Boko Haram.
La semaine dernière, plusieurs combattants du camp Shekau auraient été abattus par le camp rival dans deux affrontements armés dans la zone de Monguno, dans l’Etat de Borno (nord-est du Nigeria). D’après des témoignages rapportés par la presse, le clan Barnaoui aurait lancé une offensive contre la faction Shekau qui occupait les villages de Yele et Arafa, soldée par plusieurs morts parmi les partisans de Shekau.
Les hommes de Barnaoui auraient aussi libéré des villageois pris en otage avec leur bétail par les combattants de Shekau.
Plusieurs observateurs reconnaissent que la direction de Shekau est contestée en interne, en raison de sa brutalité, de sa violence extrême et de son caractère «dictatorial».
L’insurrection de Boko Haram a provoqué la mort d’au moins 20.000 personnes et fait plus de 2,6 millions de déplacés depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria et dans les pays voisins, notamment le Tchad, le Niger et le Cameroun.
La scission du groupe est devenue ainsi une réalité. Barnaoui est identifié par des experts comme le fils du fondateur historique de Boko Haram, Mohamed Yusuf.