La justice du Zimbabwe a levé ce mercredi, l’interdiction de manifester dans la capitale Harare, décrétée la semaine dernière par le gouvernement, à la grande satisfaction de l’opposition qui avait dénoncé cette mesure.
Les manifestations «peuvent reprendre maintenant» s’est réjouit l’avocat et chef du Parti démocratique du peuple (opposition), Tendai Biti, qui a aussi déclaré à la presse que la Haute Cour du Zimbabwe «a jugé que l’interdiction était illégale».
Tendai Biti, ministre des Finances du président Robert Mugabe jusqu’en 2013, a qualifié le jugement de La Haute Cour de «très courageux». «Nous sommes très fiers que (…) les tribunaux se prononcent sans peur et sans parti pris», a-t-il souligné.
Un autre leader de l’opposition a parlé d’un «jugement progressiste», tandis que l’association des avocats pour les droits de l’Homme au Zimbabwe a évoqué une «victoire pour les militants.»
Le chef de l’Etat Mugabe a mis en garde le week-end dernier les juges qui ont autorisé par «négligence» les manifestations de l’opposition, espérant que la justice avait «retenu la leçon» à la suite de plusieurs rassemblements qui s’étaient avérés violents.
Pour sa part, le gouvernement avait interdit, le 1er septembre dernier, pour deux semaines, jusqu’au 16 septembre, toute manifestation à Harare qui était devenu le théâtre de manifestations dénonçant le président. Les manifestants réclament haut et fort le départ de Mugabe, un changement de politique économique, mais aussi une réforme électorale en vue des élections de 2018.
L’opposition a annoncé qu’elle reprendrait, dès cette semaine, ses manifestations contre le régime de Robert Mugabe, après la décision de la justice qui s’avère, pour plusieurs, un véritable acte de défiance contre Mugabe qui dirige le Zimbabwe d’une main de fer depuis 1987 et qui a déjà annoncé son intention de se représenter à la présidentielle prochaine.