Le président nigérian, Muhammadu Buhari, venait de lancer, ce jeudi 8 septembre, une campagne, baptisée «campagne de réorientation», invitant chaque citoyen nigérian à plus de civisme, une démarche qui n’a pas été du goût de tous les Nigérians.
Devant un parterre de personnalités politiques de haut rang, dans sa villa présidentielle d’Abuja, Buhari a accusé les Nigérians d’être «indisciplinés», et a plaidé pour l’arrêt des «mauvaises habitudes de défier les lois», plaidant pour un changement de «mentalités».
«Nous devons résister à la tentation de tomber dans les mêmes petitesses, la même intolérance et la même immaturité qui empoisonnent notre pays depuis si longtemps», a-t-il affirmé, en exhortant chacun à «changer la manière» dont il «faisait les choses avant».
Pour Buhari, il est inadmissible que le Nigérians «croisent les bras et acceptent que les choses se fassent à l’ancienne».
Pour mieux attirer l’attention de ses compatriotes, Buhari s’est servi aussi des clips promotionnels diffusés à partir des vidéos. «Je ne vendrai pas mon corps pour avoir mes examens», allusion faite à la lutte contre la corruption, ou encore «le changement commence avec moi».
Les réactions des Nigérians ne se sont pas fait attendre sur les réseaux sociaux. D’aucuns estiment que le président n’a pas de leçons à leur donner, il devait s’atteler à concrétiser ses promesses électorales et à relancer l’économie du pays.
Pour certains, dire que le changement commence avec chaque Nigérian, est une fuite de responsabilités de la part du président, ou une manière de présenter «des excuses» au cas où il n’arrivait pas à tenir ses engagements.
Elu en 2015, Buhari avait fait de la lutte contre la corruption une de ses priorités. Dans ce cadre, le chef de l’Etat a déjà mené plusieurs actions, notamment l’interpellation des hautes personnalités du pays pour répondre des faits de corruption, le limogeage de certains cadres, le réexamen des contrats d’Etats, sans oublier les démarches menées pour récupérer les fonds placés illégalement à l’étranger.