Soupçonné de « complicité de supposition d’enfant » et de « fausse déclaration » dans l’affaire de trafic présumé de bébés venant du Nigeria, le président du Parlement nigérien, Hama Amadou, et certains membres de son entourage ont quitté discrètement le Niger pour se réfugier au Burkina Faso.
Le principal opposant au régime du président nigérien, dont l’une des épouses a été déjà écrouée dans le cadre de cette affaire, devait être auditionné par la justice dans les prochains jours.
En effet, les autorités nigériennes ont obtenu du bureau de l’Assemblée nationale l’autorisation pour que son chef soit auditionné par la justice. Une démarche très mal perçue par l’entourage de l’ex-allié du président Mahamoud Issoufou, soupçonné d’être résolu à briser l’avenir politique de Hama Amadou.
Depuis qu’il a rallié l’opposition en 2013, Hama Amadou est perçu comme l’un des principaux challengers d’Issoufou lors des prochaines élections présidentielles de 2016.
Plusieurs personnalités politiques influentes s’étaient ouvertement prononcées pour que Hama Amadou soit débarqué du perchoir. Ce qui est désormais chose faite.
Selon ses avocats, le président du Parlement a fui son pays non pas pour éviter de s’expliquer devant la justice sur les faits qui lui sont reprochés mais parce qu’il se sentait menacé par les autorités nigériennes. Ces dernières n’auraient pas réussi par le passé à le déloger de son poste par d’autres moyens, comme le recours à la Cour constitutionnelle, par exemple.
Acharnement politique ou pas, le président du Parlement a préféré se mettre à l’abri en attendant l’avis de la Cour constitutionnelle quant à la légalité de la décision du bureau de l’Assemblée nationale autorisant son audition par la justice, ou alors l’émission d’un mandat d’arrêt international par le Niger qui est lié par des accords d’extradition avec le Burkina Faso.
Plusieurs personnes accusées d’être impliquées dans cette affaire retentissante ont été arrêtées et écrouées. C’est notamment le cas de l’ex-ministre d’Etat en charge de l’Agriculture Abdou Labo dont l’épouse fut précédemment écrouée dans cette même affaire.