La délégation de l’opposition congolaise qui participe au dialogue national, a suspendu sa participation à ce forum lancé début septembre en République démocratique du Congo (RDC) pour parvenir à un accord sur les futures élections, particulièrement les présidentielles.
«Nous avons compris qu’on veut nous engager dans une voie sans issue. C’est pourquoi nous avons décidé de suspendre notre participation», a expliqué lundi le chef de la délégation, Vital Kamerhe, au sortir d’une réunion consacrée au calendrier électoral et au fichier électoral.
Majorité et opposition ne s’entendent pas sur le programme électoral. Alors que la première exige que l’on commence par organiser les élections locales pour finir par la présidentielle, l’opposition tient à la présidentielle en premier lieu et rejette catégoriquement la formule de la majorité. Pour l’opposition, cette question «est non négociable.»
Le porte-parole de la majorité au dialogue national, She Okitundu, se dit ne pas être surpris par le revirement de l’opposition. «Je pense que c’est une tactique de négociation. Ils vont peut-être nous convaincre. Nous allons peut-être les convaincre. Cela arrive dans tous les dialogues. Lorsqu’il y a des divergences, il faut chercher une voie de sortie.»
Pour rappel, une partie de l’opposition, réunie au sein du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, ne prend pas part au dialogue. «Le vrai dialogue va commencer lorsqu’on aura réglé tous les préalables posés par le Rassemblement, parce que nous nous en tenons à un véritable dialogue conformément à la résolution 22-77 (du Conseil de sécurité) et à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba», a souligné un des leaders du Rassemblement.
La coalition exige, comme préalables au dialogue, la libération de tous les prisonniers politiques et la réouverture de tous médias fermés, entre autres. Le second et dernier mandat du président Joseph Kabila devait expirer le 19 décembre, conformément à la Constitution. Le Rassemblement a menacé de prendre ses responsabilités si le chef de l’Etat ne se retire pas à cette échéance.