Le président gabonais, Ali Bongo, a invité ses compatriotes à l’«extrême vigilance» et à faire confiance aux institutions du pays, dans une allocution à la nation, mardi 13 septembre, destinée à faire le bilan du processus électoral qui s’est soldé par des violences dès l’annonce de sa réélection à la présidentielle du 27 août.
Ali Bongo dit avoir «déposé devant la Cour constitutionnelle (CC) des éléments démontrant la violation» du code électoral gabonais. La CC devrait trancher, dans les jours à venir, sur le recours déposé par le «candidat malheureux» à la présidentielle, Jean Ping, qui avait contesté les résultats donnant la victoire à Ali Bongo.
Après avoir critiqué le clan de ses adversaires qui ont provoqué sciemment, selon lui, des événements dramatiques postélectoraux pour semer le chaos, le président sortant a ainsi exhorté le peuple gabonais d’être vigilants et à avoir «l’esprit critique.»
Il a également appelé à faire confiance aux institutions, en l’occurrence, au verdict que rendra la Cour sur le recours de Ping. «Ne vous laissez pas embarquer dans des aventures désastreuses, menées par des hommes qui ne respectent ni nos institutions, ni la vie humaine. Au contraire, faites confiance, comme j’ai décidé de le faire moi-même, à nos institutions et à la démocratie», a déclaré Bongo.
Selon la presse, le dossier transmis à la CC par le leader de l’opposition serait «incomplet», principalement pour les PV du Haut-Ogooué. Quelques observateurs estiment d’ailleurs que le leader de l’opposition qui avait déposé son recours sous pression de l’ONU et de l’Union africaine, était conscient du caractère fragile de son éventuel recours, ce qui expliquerait son hésitation d’entamer cette démarche. Dans tous les cas, Ping avait déjà mis en garde la CC en cas de rejet de son recours.