Le président sud-africain, Jacob Zuma, a remboursé une partie de l’argent public dépensé pour des travaux dans sa résidence privée de Nkandla, comme exigé par la Cour constitutionnelle, mais les reproches à son égard ne se sont pas pour autant estompés.
Cette fois-ci, après son chèque de près de 500 000 euros déposé à la Banque centrale, le chef de l’Etat est invité à apaiser les préoccupations de l’opposition sur le prêt bancaire contracté, qui lui a permis de s’acquitter de sa dette.
Les adversaires du chef de l’Etat ne comprennent pas que celui-ci ait contracté un prêt sur 20 ans alors qu’il a 74 ans, et que les remboursements mensuels représentent plus de la moitié de son salaire. L’opposition craint que ce remboursement n’ait pas été assumé par le président, personnellement, et qu’il soit plutôt le fruit d’un montage financier pour l’aider. Une entreprise publique détient 25% du capital de la banque, la VBS Mutual Bank, qui a accordé le prêt à Zuma.
Mais plus que cela, l’opposition demande purement et simplement l’écartement du président. Le parti d’opposition de Julius Malema, les Combattants pour la liberté économique, accuse Zuma d’avoir violé la Constitution, en refusant initialement de rembourser l’argent utilisé pour la rénovation de sa résidence privée. En effet, la justice avait non seulement sommé le président de rembourser l’argent, mais aussi jugé que le chef de l’Etat avait enfreint la loi en refusant en premier lieu de payer.
«Il a violé la loi, il doit être sanctionné», a martelé Julius Malema, mardi, à l’hémicycle. Le président Zuma a réagi en déplorant le fait que les insultes verbales dont il fait l’objet au Parlement priment sur sa prise de parole. «Je pense que cette chambre doit agir. Si vous n’êtes pas intéressés par ce que j’ai à dire, ne me demandez pas de venir m’expliquer», a réagi Jacob Zuma.
L’opposition n’est pas prête à baisser les bras. Elle compte enquêter sur la VBS Mutual Bank et sur les conditions d’octroi de prêt.