Les élections législatives du 7 octobre prochain au Maroc enflamment les passions, à tel point qu’un ministre s’est emporté allant jusqu’à accuser un Conseiller du roi d’interférer en faveur d’un parti politique, ce qui lui a valu une riposte énergique du Palais.
Ministre de l’Habitat et secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), une formation membre de la coalition gouvernementale dirigée par le parti islamiste PJD, Nabil Benabdellah avait mis en cause, sans le nommer, Fouad Ali Al Himma, Conseiller du roi Mohammed VI.
Le ministre avait accusé, à mots à peine voilés, le conseiller royal de soutenir le parti d’opposition PAM (Parti de l’Authenticité et de la Modernité). Ce dernier tient la dragée haute au PJD et se présente comme l’adversaire politique le plus crédible des islamistes aux prochaine élections législatives.
Il n’est fallu pas plus pour que le Cabinet royal se fende d’un communiqué dans lequel il qualifie les déclarations du ministre Benabdellah d’être totalement « irresponsables ». Cette déclaration « n’est qu’un outil de diversion politique en période électorale, qui requiert de s’abstenir de lancer des déclarations non fondées », s’indigne le communiqué.
Cette période électorale requiert également de « s’abstenir d’utiliser des concepts qui portent atteinte à la réputation de la patrie et à l’intégrité et la crédibilité des institutions, dans une tentative de gagner des voix et la sympathie des électeurs ».
Le communiqué n’omet pas de rappeler que la personne visée occupe actuellement la fonction de Conseiller du Roi et qu’elle « n’a plus aucune relation avec l’action partisane ».
Enfin, le Cabinet Royal a tenu à tirer les choses au clair, en affirmant que les Conseillers du Roi « n’agissent que dans le cadre de leurs fonctions, en suivant les hautes instructions précises et directes qui leur sont données » par le souverain Marocain, lequel se place au-dessus des rivalités partisanes.