Les autorités sud-soudanaises ont réagi, ce mercredi 14 septembre, face aux accusations de corruption portées par l’organisation The Sentryn, et ont menacé de porter plainte devant la justice américaine.
Le porte-parole de la présidence au Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny, a qualifié le rapport de l’organisation de «foutaise absolue». «Le rapport est trompeur et motivé politiquement pour ternir l’image du président Kiir, et celle du chef d‘état-major de l’armée gouvernementale et des généraux qui luttent pour le bien du Soudan du Sud» a t-il noté.
Le groupe d’investigation The Sentryn, dont l’acteur américain George Clooney est le cofondateur, a accusé, lundi 12 septembre, dans son rapport, l’élite politique (dont le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar) et militaire du Soudan du Sud de s’être enrichie en profitant de la guerre civile qui ravage le pays depuis décembre 2013.
The Sentryn, qui dit avoir collecté les preuves de l’accumulation des richesses par les dirigeants politiques, affirme que ces derniers ont fait de la guerre civile «une excellente affaire financière». «Les familles des élites sud-soudanaises vivent souvent à l’étranger dans des luxueuses villas de plusieurs millions de dollars. En outre, elles passent leurs vacances dans des hôtels cinq étoiles, et récoltent les bénéfices de ce qui semble être un système de népotisme et de contrats douteux», poursuit le document.
Enfin, le rapport déplore l’impunité des protagonistes de la guerre et invite les autorités américaines et d’ailleurs de faire usage «de puissants outils» qui existent aux Etats-Unis pour déjouer les plans des auteurs de violences au soudan du sud. L’objectif étant de «les amener à mettre fin à cette guerre.»
Ateny Wek Ateny reconnait tout de même la pratique de la corruption dans son pays. «Oui, il y a de la corruption au Soudan du Sud, mais ce rapport est loin de la détailler», a-t-il déclaré, accusant ses auteurs de vouloir œuvrer à un «changement de régime.»
La guerre au Soudan du Sud a été déclenchée en décembre 2013 suite au conflit politico-ethnique entre Kiir et Machar. Des dizaines de milliers de personnes ont péri dans des affrontements entre les deux parties, tandis que 2,5 millions d’habitants ont dû fuir leurs foyers.