Le premier ministre tunisien a remercié ce week-end trois hauts responsables du gouvernorat de Jendouba (nord-ouest du pays), une région qui est le théâtre de troubles sociaux depuis quelques jours.
«Le chef du gouvernement Youssef Chahed a décidé de démettre de leurs fonctions le gouverneur de Jendouba, ainsi que le délégué et le secrétaire général de la délégation de Fernana», a indiqué le communiqué de la présidence du gouvernement qui n’a pas précisé le motif de ces limogeages.
Toutefois, des observateurs n’ont pas manqué de faire le lien entre la décision du gouvernement et les troubles sociaux qu’ont connu, ces derniers temps, la ville de Fernana, située à près de 20 km au nord de Jendouba.
Ces troubles seraient consécutifs à l’immolation par le feu d’un cafetier, 39 ans, qui aurait un «différend» avec les services administratifs de la ville. Les manifestants ont aussi profité de cette occasion pour exprimer leur ras-le-bol contre le sous-développement de leur région où le taux de chômage approche les 25%, contre 15% à l’échelle nationale.
Selon des témoignages, le calme n’est revenu dans la ville qu’après l’annonce de la décision de limoger le gouverneur de Jendouba, ainsi que le délégué et le secrétaire général de la délégation de Fernana.
Cette situation n’est pas une première. Depuis la chute en 2011 de l’ex-président Ben Ali, le pays est marqué par de fréquents mouvements de protestations, provoqués généralement par la misère. En janvier, un haut responsable du gouvernorat de Kasserine, dans le centre du pays, avait été limogé à la suite du décès controversé d’un jeune lors d’une manifestation pour l’emploi.