Le tribunal de première instance de Ndjamena, au Tchad, a infligée mercredi 5 octobre de très lourdes amendes de plus de 67 milliards d’euros à un consortium pétrolier composé de l’américain Esso, du malaisien Petronas et de l’américain Chevron. Le montant est à verser au trésor public tchadien.
Ces groupes pétroliers étaient accusés par l’Etat tchadien de ne pas avoir payé leurs redevances. Fin 2013, les autorités ont porté plainte pour réclamer le paiement de redevances dites statistiques. Alors que la redevance statistique est fixée par la loi à 2%, le consortium ne payait que 1% avant de monter à 1,5%, d’après les explications fournies par l’avocat de l’Etat tchadien, Philippe Housseini. La douane tchadienne réclamait ainsi le paiement de la différence, une fois que la supercherie était démasquée.
Le consortium, qui se dit en désaccord avec le verdict de la justice tchadienne, est en train d’étudier les futures étapes à engager.
Si l’Etat arrive à empocher cet argent, ce sera une bouffée d’oxygène pour les finances publiques asphyxiées par la chute des cours du pétrole.
Pour essayer de se relever de ses grandes difficultés économiques causées par la baisse des cours de l’or noir, le gouvernement a adopté, fin août, 16 mesures d’austérité, parmi lesquelles la baisse de 80% des indemnités des agents de l’Etat et le gel des bourses des étudiants.
Cela a provoqué une grogne qui affecte plusieurs secteurs de la fonction publique. Au début de la semaine, l’Hôpital général de la capitale N’Djamena, tout comme l’Hôpital de la mère et de l’enfant n’assuraient qu’un service minimum à cause du mot d’ordre de grève décrété par l’Union des Syndicats du Tchad (UST).