Des juges ont été arrêtés ce week-end au Nigeria dans le cadre d’une opération anti-corruption menée par la police secrète du pays, le Département des services fédéraux (DSS).
Parmi ces magistrats figurent deux juges de la Cour suprême et deux juges de la Haute Cour fédérale d’Abuja. Dans la foulée, les autorités fédérales ont indiqué avoir saisi 800.000 dollars lors des descentes de leurs agents aux domiciles de plusieurs magistrats suspects à travers tout le pays.
«Les fouilles ont permis de découvrir une fortune en liquide, en devises multiples, locales et internationales, ainsi que des biens immobiliers d’une valeur de plusieurs millions de nairas et des documents compromettants pour ces juges», souligne un communiqué du DSS.
Si quelques voix ont soutenu cette action du DSS, mettant en avant le fait que nul n’est au-dessus de la loi, l’opération a été condamnée sévèrement par l’Association du barreau du Nigeria. Lors d’une conférence de presse, dimanche, le président de cette association, Abubaker Mahmoud, a dénoncé un raid «inconstitutionnel» et réclamé la libération immédiate des juges, soulignant que le Nigeria n’est plus «dans un régime militaire.»
Des ONG et formations politiques de l’opposition ont aussi condamné l’opération de la police secrète. Intimidation, harcèlement, dérive autoritaire, sont autant d’expressions utilisées dans les différentes déclarations.
Depuis son arrivée au pouvoir, le Président nigérian, Muhammadu Buhari, a décidé de lutter efficacement contre la corruption qui gangrène l’économie du Nigeria. Jusque-là plusieurs cadres du pays, surtout proches du gouvernement précédent, ont été interpellés dans ce cadre.