Le président rwandais, Paul Kagame, a menacé, lundi 10 octobre, de rompre, une nouvelle fois, les relations diplomatiques avec la France.
Kagame a haussé le ton suite à l’annonce par les enquêteurs français de réouvrir l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana. Une investigation qui pourrait mettre l’actuel chef de l’Etat en cause, puisque le témoignage d’un général dissident, Faustin Kayumba Nyamwasa, que des enquêteurs souhaitent entendre l’accuse d’être l’instigateur de l’attentat de Habyarimana.
Le président Paul Kagame était un chef rebelle lorsque l’avion présidentiel de Habyarimana a été abattu, en 1994, provoquant un génocide de centaines de milliers de Rwandais, principalement des Tutsis.
Devant le Parlement de son pays, Kagame a nié toute implication de «qui que ce soit au Rwanda» et a fait savoir que c’est plutôt la France qui devrait être poursuivie. «Nous avons donné accès à tout ce qu’ils [les enquêteurs français] ont demandé, et après avoir trouvé que ce qu’ils cherchaient ne reposait sur rien, je lis dans les médias que nous devrions tout recommencer», a déploré le chef de l’Etat.
«Donc, nous allons tout recommencer, je n’ai pas de problème avec ça. Mais tout recommencer signifie que je dois rappeler à certaines personnes que le Rwanda, que le système judiciaire du Rwanda n’est pas subordonné à la France ou aux intérêts de la France. C’est la France qui devrait être sur le banc des accusés et jugée, et personne au Rwanda», a-t-il poursuivit, précisant aussi que «si tout recommencer doit s’assimiler à une épreuve de force, nous aurons une épreuve de force.»
La France et le Rwanda avaient rompu leurs relations diplomatiques entre 2006 et 2009, après qu’un juge ait appelé Kagame à comparaître. L’ambassade de France à Kigali avait fermé, suite à l’émission d’un mandat d’arrêt contre les proches du président Kagame.