Le projet de la mise en place d’une Cour pénale spéciale en Centrafrique, pour juger les crimes commis depuis 2003 dans le pays, sera bientôt concrétisé, d’après les informations annoncées par les autorités.
«La Cour pénale spéciale sera opérationnelle dans les deux semaines à venir, avec la nomination des juges», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Théodore Jousso, à la presse, la semaine dernière.
Ce tribunal qui sera situé à Bangui aura pour mission d’enquêter et d’entamer des poursuites sur toutes les violations graves des droits humains perpétrées en Centrafrique depuis 2003, date de la prise du pouvoir de l’ex-coalition rebelle de la Séléka.
Soutenu financièrement par l’ONU, la Cour sera composée de magistrats centrafricains et étrangers. Elle serait inspirée du modèle du Tribunal pénal international sur le Rwanda (TPIR), établi pour statuer sur les crimes commis lors du génocide rwandais de 1994.
D’après les informations fournies, fin septembre, par la chargée de l’Afrique centrale chez Amnesty International, Balkissa Idé Siddo, la société civile nationale et des ONG sont associées dans le projet, surtout dans son aspect de définir un modèle de fonctionnement qui soit le plus adapté au contexte centrafricain.
Toujours d’après cette responsable d’Amnesty International, le procureur de cette Cour devrait prendre fonction en fin de cette année et les procès devraient en principe démarrer l’année prochaine.
La Centrafrique a été le théâtre de violences pendant pratiquement 3 ans, à cause de conflits politiques et intercommunautaires. L’élection d’un nouveau président cette année, n’a pas suffit pour ramener un calme durable dans le pays.
Depuis quelques mois, les violences ont repris. Les dernières en date remontent au 12 octobre dernier où une trentaine de personne ont perdu la vie, à la suite d’une tentative de vol commise par un ex-milicien Séléka et qui a dégénéré en affrontements avec la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca).
Les crimes restés souvent impunis, à cause d’une justice mal en point dans le pays, feront désormais l’objet d’enquête avec la Cour pénale spéciale.