Une charte stratégique sur la sûreté et la sécurité maritime, qualifiée d’historique, a été adoptée en fin de semaine, par plus de 40 pays africains réunis au sommet de Lomé, tenu à la demande de l’Union Africaine (UA).
«Nous nous félicitons de l’adoption et de la signature de la charte sur la sécurité et la sûreté maritime et le développement en Afrique», a annoncé le président congolais Denis Sassou Nguesso en conclusion de ce premier Sommet de l’UA sur la sécurité des mers.
Le texte initié par le Togo s’est voulu contraignant. Il propose de coordonner les actions entre les pays du continent pour lutter contre la piraterie et les trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains sur les côtes africaines. L’échange d’informations qui a toujours fait défaut dans la lutte contre les trafics maritimes en Afrique figure parmi les recommandations.
Avec la signature de cette charte, plusieurs participants ont estimé que l’Afrique s’est dotée d’un instrument important sur la sécurité maritime. Les experts desdits pays avaient signé l’avant-projet du document.
La charte adoptée comporte 56 articles répartis en 7 chapitres et prévoit, entre autres, des mécanismes de sécurisation et la mutualisation des efforts entre les pays du continent.
D’après le président en exercice de l’UA, Idriss Deby, «90% des importations et exportations transitent par la mer et un nombre important des corridors commerciaux maritimes les plus stratégiques se trouvent dans l’espace maritime africain». Dans son discours d’inauguration du sommet, le président tchadien a fait savoir que 38 pays sur 54 que compte l’Afrique, sont des Etats côtiers.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, venu apporter à Lomé le soutien de la France à ses partenaires africains, a déclaré, pour sa part, que «c’est un acte politique très important de la part de l’UA parce que l’enjeu de la sécurité du continent est mis en avant comme une priorité et les engagements politiques, juridiques qui accompagnent la charte de Lomé sont essentiels sur la longue durée».
La charte doit être ratifiée par au moins quinze Etats pour sa mise en application.