La Cour Pénale Internationale (CPI) a annoncé, lundi 17 octobre, l’envoi d’une mission en République démocratique du Congo (RDC), pour appeler, une fois de plus, toutes les parties en conflit à la retenue, après des violences enregistrées ces derniers mois.
La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a justifié le déploiement de sa mission en indiquant que «certains actes observés» lors des manifestations des 19 et 20 septembre «pourraient constituer des crimes de [sa] compétence.
«Je suis profondément préoccupée depuis plusieurs semaines par la situation critique et les épisodes de violence récents en RDC en particulier s’agissant des événements qui se sont déroulés à Kinshasa en septembre 2016 et de certains actes observés à cette occasion, dont il est allégué qu’ils pourraient constituer des crimes de la compétence de la CPI», a déclaré Bensouda, dans un communiqué publié à cet effet.
«J’annonce l’envoi d’une délégation de mon Bureau en RDC, du 16 au 20 octobre 2016. La délégation rencontrera notamment des représentants officiels de la RDC, les membres de partis politiques, la société civile et la presse», a-t-elle poursuivi, précisant que son «Bureau surveille avec une extrême vigilance la situation sur le terrain en RDC»
La CPI veut demander à toutes les parties prenantes de s’abstenir «en tout temps et en tout lieu, de tout acte de violence criminelle contre les individus et les biens et [de] prendre les mesures nécessaires afin de prévenir la commission d’un tel acte.»
Les manifestations politiques, en septembre dernier à Kinshasa, avaient fait plus de 30 morts, selon les chiffres officiels avancés par les autorités.
Sur place à Kinshasa, la journée du lundi a été marquée par la signature entre la majorité et la frange de l’opposition, engagées dans le dialogue national, d’un accord politique pour une gestion consensuelle du pays. Le texte valide le report des élections, d’ici à avril 2018, sachant que le chef de l’Etat Joseph Kabila restera au pouvoir jusqu’à l’élection d’un nouveau président.
Une position qui ne sera certainement pas acceptée par l’autre partie de l’opposition qui a rejeté le dialogue et insiste sur le départ de Kabila à la fin de son deuxième mandat, le 19 décembre prochain.