L’Etat équato-guinéen a sollicité la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye d’ordonner la suspension des procédures françaises engagées contre son vice-président, Teodoro Nguema Obiang Mangue, dans l’affaire des «biens mal acquis.»
Ce recours intervient après l’ordonnance, délivrée le 5 septembre dernier par la justice française, de renvoi de Teodorin Obiang devant la 32e chambre correctionnelle de Paris.
Les défenseurs des deux parties s’affrontent ainsi devant la plus haute instance juridique de l’ONU. Lundi, le représentant de la Guinée-équatoriale a exposé deux arguments qui soutiennent sa demande à la CIJ de suspendre la procédure judiciaire engagée en France. Il a mis sur la table l’immunité liée au statut de Teodoro Nguema Obiang Mangue, dit Teodorin, dans l’exécutif, ainsi que l’illégalité de la perquisition faite en 2012, dans un hôtel de Paris que Malabo considère comme un bien de l’Etat abritant sa représentation diplomatique.
De son côté, le représentant français a dénoncé, mardi, une «tentative de maquillage juridique» de la part de Malabo. Alain Pellet a accusé la Guinée équatoriale de «détournement de procédure», en voulant «déguiser un immeuble privé en un bien public à usage diplomatique». «Une boîte de nuit, un bar, une salle de sports, un salon de coiffure. Tout cela ne se prête guère aux activités habituelles d’une ambassade. L’immeuble est un bien privé et un bien soupçonné d’être le fruit de blanchiment d’argent», a-t-il soutenu.
Quant au statut de vice-président de Teodorin, il a été signifié que celui-ci était ministre de l’agriculture lors du dépôt de la première plainte par l’association Sherpa en 2007, et a été nommé au poste de vice-président en juin dernier, après donc le déclenchement des poursuites. Les deux parties ont encore ce jour pour étayer leurs arguments.
Teodorin, fils de l’actuel président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a par le passé été poursuivi en Afrique du Sud, aux Etats-Unis, et tout récemment en Suisse.