L’ONG Amnesty International a invité les autorités de la Zambie à arrêter d’utiliser la justice comme un moyen pour oppresser l’opposition politique du pays.
Cette démarche de l’institution internationale de défense des droits de l’homme intervient juste avant la comparution au tribunal correctionnel de Luanshya, ce mercredi, du principal dirigeant de l’opposition, Hakainde Hichilema, et de son adjoint Geoffrey Bwalya Mwamba, poursuivis pour «pratiques séditieuses» et «réunion illicite.»
Deprose Muchena, directeur pour l’Afrique australe à Amnesty International, a demandé que soient immédiatement abandonnées les charges de sédition retenues contre ces deux opposants, et exhorté, par la même occasion, le gouvernement zambien à «cesser d’utiliser la justice pour harceler les membres de l’opposition politique.»
D’après ce responsable, ces charges n’ont pour but que «d’intimider et de réduire au silence les opposants politiques.»
Hichilema, président du Parti uni pour le développement national (UNPD), et son vice-président ont été arrêtés à Luanshya le 5 octobre 2016 alors qu’ils rendaient visite à des sympathisants du parti qui étaient en prison. Inculpés, les deux hommes ont passé la nuit au poste de police de Luanshya, avant d’être libérés sous caution le lendemain.
L’UPND avait indiqué que la caution s’était élevée à 25.000 kwachas (environ 2.200 euros). Selon l’avocat des deux opposants, ceux-ci avaient «plaidé non-coupable.»
D’aucuns estiment que leurs soucis avec la justice sont liés à leur non-reconnaissance des résultats du scrutin présidentiel, tenu le 11 août passé, qui avaient donné la victoire au président Edgar Lungu. Ils avaient contesté ces résultats devant la justice, mais sans obtenir gain de cause. S’ils sont reconnus coupables, Hichilema et Mwamba risquent jusqu‘à sept ans de prison.