Une motion de censure a été déposée ce jeudi par les députés de l’opposition tchadienne contre le gouvernement du Premier ministre, Albert Pahimi Padacké.
Face au Parlement, Padacké, qui ne dispose que de 72 heures pour répondre à cette désapprobation, devra se défendre sur plusieurs fronts. Les 23 auteurs de la motion de censure, veulent obtenir du gouvernement des explications sur cinq grandes questions relatives aux moyens qu’il envisage pour sortir le pays de la crise économique et de la panne dans le système éducatif.
D’autres questions concernent l’armée et ses missions à l’étranger sans autorisation préalable du Parlement, la construction des infrastructures et la gestion des revenus tirés du pétrole.
«Les mesures prises par le gouvernement pour gérer la crise économique se sont avérées catastrophiques», a fait part le député Madtoïngué Benelgar, auteur de la motion. Une députée à expliqué que «nous étions obligés de déposer la motion de censure parce qu’il y a des questions d’actualité qui concernent directement nos populations. Seize mesures ont été prises par le gouvernement, qui a foulé aux pieds certaines règles relatives au dialogue entre l’Exécutif, la société civile et l’opposition».
Du côté de la majorité présidentielle, l’on estime que la motion de censure «est un non-événement» et «n’a pas sa raison d’être». Le président du groupe parlementaire de la majorité à l’Assemblée nationale, Ali Kolotou, a assuré que la majorité parlementaire considère toujours le gouvernement comme «responsable» et elle le soutiendra «sans réserve.»
Certains observateurs locaux parlent pourtant d’un risque pour quelques députés de la majorité de soutenir la motion, dans la mesure où, eux également sont touchés par les mesures d’austérité du gouvernement. Aussi, le vote se passant à bulletin secret, les mécontents pourront s’exprimer librement.
La crise économique au Tchad a amené, dernièrement, le gouvernement à prendre des mesures d’austérité telle la réduction du budget de certains ministères et la baisse des indemnités des fonctionnaires du secteur public.