La Cour pénale internationale (CPI) a appelé, ce week-end, l’Afrique du Sud et le Burundi à «reconsidérer leurs positions», concernant leur initiative de se retirer du statut de Rome, traité fondateur de la juridiction internationale.
Dans un communiqué rendu public au lendemain de l’annonce par Pretoria de son retrait de la CPI, le président de l’Assemblée des Etats parties au statut de Rome, Sidiki Kaba a affirmé que «bien que l’option de se retirer d’un traité relève de la souveraineté de l’État, je regrette ces décisions et invite l’Afrique du Sud et le Burundi à reconsidérer leurs positions.»
Il a exhorté ces pays à «donner une chance au dialogue et à la négociation», espérant que la prochaine assemblée générale des Etats parties, du 16 au 25 novembre à La Haye, pourrait permettre de «trouver un consensus dynamique.»
Comme plusieurs organisations internationales qui soutiennent la poursuite des responsables qui se rendent coupables de génocide, des crimes de guerre ou encore des crimes contre l’humanité, la CPI craint que la démarche des deux pays ne provoque une contagion à d’autres Etats membres de la Cour. L’Afrique du Sud et le Burundi se sont prononcés pour le retrait après des malentendus après la CPI.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a également exhorté, ce lundi, l’Afrique du Sud à reconsidérer «sa décision avant que ce retrait ne prenne effet» dans un an. D’après lui, les pays qui ont des problèmes avec le fonctionnement de la CPI devraient les résoudre «dans le cadre de l’assemblée des Etats parties au statut de Rome.»
Human Rights Watch considère que «le retrait annoncé de l’Afrique du Sud de la Cour pénale internationale porte un terrible coup à son engagement pour la justice en matière d’atrocités de masse». Tout en considérant ce retrait comme une «trahison à l’égard des victimes», l’ONG a invité les autres Etats membres de la CPI à saisir cette occasion pour réaffirmer leur propre soutien à la Cour.