Le gouvernement congolais réuni en Conseil des ministres, ce mardi 25 octobre à Brazzaville, a approuvé un projet de loi déterminant le statut de l’opposition politique.
Le texte qui a pour objet de donner à l’opposition «un statut propre au renforcement et à la consolidation de la démocratie pluraliste», prévoit les conditions d’exercice d’une Opposition responsable, républicaine et soucieuse d’inscrire son action et son objectif de prise du pouvoir par des moyens pacifiques et légaux.
Il définit aussi les modalités de consultation de l’opposition sur les questions d’intérêt national, tant par le Président de la République que par les autres institutions de l’Etat.
Une nouveauté, le document propose également la création d’une fonction de représentation et d’institutionnalisation de l’opposition incarnée par un leader appelé «Chef de l’Opposition politique». La fonction reviendra au «responsable du parti politique de l’opposition ayant obtenu le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée nationale, après le parti ou le groupement politique majoritaire.»
Il a été rappelé, lors du Conseil des ministres, que les membres de l’opposition politique jouissent de toutes les libertés publiques garanties par la Constitution. Pourtant l’initiative de ce projet intervient dans un contexte où les opposants qui n’ont pas reconnu la réélection du président Sassou Nguesso, suite à la présidentielle du 20 mars dernier, sont réprimés par les autorités.
La semaine passée, l’opposant Augustin Kala Kala qui avait disparu depuis son enlèvement par des hommes armés le 29 septembre 2016, aurait été retrouvé devant la morgue de Brazzaville, dans un état de santé critique.
Les autorités ont affirmé ne pas être concernées par cette affaire, alors que, selon le témoignage de Kala Kala, ses ravisseurs lui demandaient sans arrêt le lieu où se trouvait André Okombi Salissa, dont il est le bras droit. Cet ex-candidat à la présidentielle de mars, autrefois ministre de Sassou, se cache depuis des mois pour des raisons de sécurité.
Le projet de loi sera prochainement soumis au Parlement.