La Cour suprême en Angola a accepté de se pencher sur la nomination d’Isabel dos Santos à la tête de la compagnie pétrolière nationale (Sonangol), suite à une plainte déposée par un groupe de 12 juristes dénonçant l’emprise de la famille du président José Eduardo dos Santos dans la gestion de l‘Etat.
Le chef de l’Etat avait nommé sa fille au poste de président du conseil d’administration de la Sonangol, en juin dernier, provoquant de vives contestations dans le pays.
«La Cour suprême a accepté notre recours, c’est une étape très importante. C’est la première fois qu’elle étudie une décision du président de la République», a affirmé David Mendes, porte-parole du groupe de 12 juristes. Le mouvement a appuyé sa plainte sur une disposition de la loi qui indique que les agents publics ne doivent pas nommer ou permettre la nomination de membres de leur famille.
La société nationale des hydrocarbures, une entreprise stratégique en Angola, deuxième pays producteur de pétrole en Afrique, est en proie à des difficultés financières énormes depuis la baisse des cours de l’or noir ces dernières années.
Isabel dos Santos, 43 ans, est une femme d’affaire dont la fortune est estimée à 3,3 milliards de dollars. Le magazine économique américain Forbes l’a classé femme la plus riche d’Afrique, dans son dernier rapport.
Ces détracteurs lui reprochent sa main-mise sur les grandes entreprises du pays dans différents domaines, des télécommunications au secteur bancaire, en passant par le bâtiment, les médias ou encore les sports. «Elle a le monopole dans bien des secteurs. Ses entreprises n’ont pas de concurrents», fait remarquer un opposant.
Certains observateurs locaux pensent qu’Isabel doit tout à son père, qu’elle n’aurait aucun mérite et il ne reste au président qu’à la propulser dans la politique pour lui succéder.
Dos Santos et sa fille ont huit jours pour répondre au recours.