Les députés de l’opposition tchadienne viennent de saisir le Conseil constitutionnel, suite au silence observé par le président de l’Assemblée nationale sur la motion de censure qu’ils avaient déposé le 20 octobre dernier contre le gouvernement en place à N’Djamena.
Le député Madtoïngué Benelgar, à l’origine de la motion, estime que le président de l’Assemblée nationale, à qui le texte a été bel et bien confié, n’a pas acheminé le document au Premier ministre, Pahimi Padacké Albert qui était censé en répondre dans les trois jours suivant la réception.
Par la saisie du Conseil constitutionnel, les députés contestataires veulent non seulement voir le gouvernement s’expliquer sur les actions qui lui sont reprochées, mais aussi comprendre les motivations derrière le silence du président du Parlement.
Pour rappel, les 23 auteurs de la motion tiennent à obtenir du gouvernement des explications sur les moyens qu’il envisage afin de sortir le pays de la crise économique et de la panne dans le système éducatif, sur l’armée et ses missions à l’étranger sans autorisation préalable du Parlement, ainsi que sur la construction des infrastructures et la gestion des revenus tirés du pétrole.
«Nous avons saisi le Conseil constitutionnel pour que le droit soit dit, pour que prochainement de telles choses ne se répètent pas dans nos grandes institutions de la République. Il y aura une autre démarche qui visera certainement ceux qui en foulent aux pieds les textes de la République», a déclaré Madtoïngué Benelgar, un des co-signataires de la motion.