Les forces de sécurité éthiopiennes ont libéré dimanche près de 2000 opposants arrêtés ces dernières semaines, lors de manifestations antigouvernementales, selon les informations rapportées lundi par une radio proche du gouvernement.
Ces opposants auraient reçu une «éducation» et des «conseils» avant leur libération, précise la radio. Selon un décompte des autorités, près de 2500 personnes au total ont été arrêtées pour avoir participé aux violentes manifestations dans le pays. Les arrestations ont eu lieu dans le sillage de l’état d’urgence imposé par les autorités depuis le 9 octobre pour six mois sur tout le territoire.
Les manifestants sont originaires principalement des régions oromo (centre et ouest) et amhara (nord), qui contestent le régime en place qui dirige le pays depuis 25 ans. Ces deux ethnies sont majoritaires dans le pays et représentent plus de 60% de la population. Elles s’estiment marginalisées par le gouvernement. Avec l’état d’urgence, les deux régions sont soumises à un véritable état de siège, selon des observateurs.
Si l’Ethiopie est encensée pour sa croissance économique positive et est considérée comme l’un des plus stables du continent africain, ce développement s’accompagne, cependant, d’un durcissement sur les droits de l’homme et d’une fermeture de l’espace dénoncés par des organisations des droits de l’homme. Selon ces ONG, la répression des manifestations par les forces de l’ordre a fait des centaines de morts, de fin 2015 à maintenant.
Certains observateurs craignent que cette situation ne provoque une fuite des investisseurs. Une situation qui risquerait de freiner la fameuse croissance qui est déjà menacée par les effets de la sécheresse qui frappe certaines régions du pays.