Le Kenya a annoncé, mercredi 2 novembre, son retrait de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss), en réaction au limogeage du chef de la force onusienne dans le pays, qui a suivi la publication d’un rapport mettant en cause l’efficacité des Casques bleus lors des violences de juillet dernier à Juba.
Ce responsable, le comandant kenyan Johnson Mogoa Kimani Odienki, a été immédiatement démis de ses fonctions, sur ordre du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Le ministère kényan des Affaires étrangères a affirmé, dans un communiqué publié mercredi, avoir appris avec «consternation» ce limogeage et a déclaré que «le gouvernement du Kenya estime que le déploiement de ses troupes au Soudan du Sud n’est plus tenable et constitue une menace pour leur sécurité et leur bien-être.»
«La Minuss souffre de dysfonctionnements fondamentaux, structurels et systémiques», fait remarquer le ministère, regrettant «qu’au lieu de s’attaquer directement à ces lacunes, les Nations unies aient décidé de les attribuer injustement à un seul individu.»
Le contingent kényan compte environ 1.000 soldats sur les 13.500 hommes déployés au sein de la force onusienne au Soudan du Sud, mise en place en 2011 et renforcée en 2013 au début de la guerre civile dans le pays.
Le rapport des Nations unies sur les violences à Juba a été publié mardi. Il met en cause les casques bleus qui avaient réagi de manière «chaotique et inefficace» aux violences et n’avaient pas su protéger les civils d’agressions sexuelles. Le document indexe également des lacunes de commandement au sein de la Minuss. Les violences avaient opposé les rebelles aux forces gouvernementales.